MP4 MP3 RESUME DU COURS : Le début de la paracha Bo est très étonnant, voire même choquant. Hachem s´adresse à Moshé et, à travers lui, à nous tous, et même au monde entier : \ »va chez Paraon, et tu enseigneras à tes enfants combien Je Me suis amusé avec Pharaon et avec l´Egypte.\ » Pourtant, la souffrance d´Israël devient insupportable, au point que Moshé se mettra en colère : \ »pourquoi fais-Tu du mal à ce peuple ? Pourquoi m´as-Tu envoyé ?\ » C´est le grand paradoxe, que Moshé est le premier à expérimenter, mais que l´on retrouvera ensuite pendant toute l´histoire, puisque cette première délivrance sert de modèle à toutes les autres, et surtout à la nôtre : c´est lorsque l´on croit que l´on ne s´en sortira plus, que l´on est le plus proche de la délivrance ! Comme le dit le Talmud : \ »le Mashia´h viendra au moment où Israël se sera désespéré d´être délivré.\ »
Mais pourquoi Hachem S´amuse-t-Il ? Parce que, pendant que Pharaon fait jeter les enfants des Hébreux dans le Nil, dans sa propre maison, et sur ses genoux, grandit celui qui délivrera Israël ! Voulant détruire Israël, il sera lui-même la matrice de notre libération ! Et c´est un modèle que l´on retrouve dans toute l´histoire : de la maison même du destructeur jaillit notre délivrance ! Esther, elle aussi, était dans la maison de celui qui, avec Aman, voulut exterminer Israël. De la même façon, Isabelle la catholique et l´Inquisition d´Espagne ont été la cause directe du premier vrai retour du peuple juif sur sa Terre. Ainsi, est né Tsaf, et s´est réalisé ce qui était écrit dans le Zohar \ »le son du shoffar (la délivrance) retentira dans le Galil HaElyon\ ». Depuis, ce souffle du retour n´a pas cessé.
Certes, cela est insupportable à dire, car ceux qui ont vécu ces temps terribles en ont vu seulement l´atrocité. C´est seulement avec du recul que l´on voit, par exemple, qu´en Autriche, maison de celui qui voulut exterminer tout le peuple juif, naquit et grandit aussi Herzl, l´un des précurseurs de la recréation de notre nation ! Mais l´intervention d´Hachem n´est plus visible comme elle l´était du temps de l´histoire biblique. Il agit de la même façon, mais nous ne sommes plus capables de le voir. Moshé dit \ »bayom hahou, aster astir et panai, en ce jour, caché, Je cacherai Ma face.\ » Nos Maîtres y voient une allusion à l´histoire d´Esther, où Hachem commence à cacher Sa face. C´est pourquoi Son Nom ne figure pas dans la Méguila. Ensuite commence l´époque que nous appelons post-biblique, avec déjà Hanouka, car ceux qui l´ont vécu ne voyaient plus rien de l´intervention d´Hachem.
D´où l´importance du commandement de la Torah : transmets à tes enfants que Je Me suis joué de Pharaon et de l´Egypte ! Lorsque nous transmettons ce qui s´est passé, nous racontons toujours le très noir. Comment expliquer à nos enfants que la Shoa fut la matrice de la renaissance de la nation juive sur notre Terre ? Mais la Torah nous dit : tu dois être capable de transmettre aussi le côté de lumière. A toutes les époques où le peuple juif souffrait, Je mettais aussi dans l´histoire des points de lumière montrant que Je suis présent. Nous devons transmettre ce principe à nos enfants, et le message d´espoir qu´il porte en lui. Car le noir absolu n´existe pas.
Cette paracha est aussi la première où sont donnés, entre le 1er et le 15 du mois, les principes fondamentaux des mitsvot : Rosh ´Hodesh, manger la matsa… Nous sommes une nation qui se connecte à Hachem par les mitsvot, et le premier énoncé en est donné dans le cadre de la sortie d´Egypte. Nous fêtons notre libération nationale par un acte de chaque individu, dans sa maison : manger de la matsa. C´est un ´hidoush unique au monde, secret des mitsvot et de l´éternité d´Israël : un peuple ne peut traverser l´histoire que si CHAQUE INDIVIDU se sent responsable de toute la nation et s´il ressent au plus profond : ce qui arrivera à ma nation dépend de moi ! Je dois ressentir que je suis tout le peuple, et donc prendre au sérieux ma vie ! Et cela doit s´accompagner d´UN ACTE, car les idées ne suffisent pas. Le monde a été créé sous le signe de la matière, et seulement ce qui imprègne la matière reste inscrit dans ce monde. Les mitsvot ne sont pas seulement des actes spirituels, mais le ciment de notre nation, inséré bien concrètement dans ce monde. De plus, tous les membres du peuple mangent LA MEME MATSA, car j´ai besoin de chacun de mon peuple, et nous sommes tous au même niveau.
Il y a cette même notion de responsabilité, dans la première mitsva reçue de la Torah, celle de Rosh ´Hodesh. C´est la sanctification du temps. Le temps ne m´appartient pas ; j´en suis responsable. Comment ai-je utilisé, pour ma nation, cet instant précis qui m´est donné ? Ces premières mitsvot devaient nous être données en Egypte, car elles contiennent tout l´esprit de la Torah : devenir les \ »avadim\ » d´Hachem, c´est le même mot que \ »eved\ », esclave de Pharaon. Mais, quand je deviens \ »eved\ » d´Hachem, ces mitsvot me font prendre conscience de mon immense grandeur : JE SUIS, A MOI TOUT SEUL, LE PEUPLE ENTIER. C´est moi que D. a sorti d´Egypte, et chaque seconde est là pour que je réalise le Projet ! Je comprends l´importance de ma vie et l´immense responsabilité qui m´est donnée : ma vie est déterminante pour mon peuple !
Cela est lié à la lune, qui représente la part de l´homme. Ce monde est dans l´obscurité, et l´homme a la responsabilité de l´éclairer. L´âme est comme une bougie dans la main d´Hachem : l´homme, pour éclairer le monde, doit être dans la main d´Hachem. Quand nous savons que notre vie est dans Sa main, et que Sa main est dans le monde, toute notre vie devient histoire biblique où nous dévoilons Sa présence. Nous devenons alors une lumière pour éclairer la nuit. La lune reçoit sa lumière du soleil, mais c´est elle qui éclaire dans l´obscurité ! La lune cesse de se renouveler. De la même façon, l´homme juste tombe souvent, mais toujours il se relève ! Ma sortie d´Egypte commence à ma prise de conscience que j´existe pour et seulement pour mon peuple. C´est la mentalité du Juif qui est vraiment sorti d´Egypte !
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