Création du monde 4 – 2ème Jour et début du 3ème Jour – Béréchit 2 – L’Essence du Nom – L’Eau Symbole de l’Unité- 9 Septembre 2009 – No 4 P –

MP4 MP3 Nous vous prévenons, cette série de cours sur Béréchit est exceptionnelle tant elle est dynamique et profonde. Juste, écoutez quelques minutes et vous ne devriez plus pouvoir vous arrêter. La parole est une réduction de la pensée pour que l’autre puisse comprendre, ainsi est le rapport entre l’obscurité et la lumière car l’obscurité est la pensée de la parole. Rachi nous invite à remonter à la pensée de D.ieu. Tout ce qui est parole est à notre portée et tout ce qui n’est pas parole, nous ne pouvons l’atteindre. L’eau, par exemple, n’a pas été créée par la parole, donc hors de notre portée. Plutôt haut de gamme, c’est vrai, intéressant, vous ne pouvez pas imaginer à quel point, il faut absolument écouter ce cours mais toute la force réside dans la capacité du rav de mettre ces notions à notre portée.
Comme nous l’avons vu, la Parole, n’a pas construit toute la Création, mais uniquement certains aspects de cette Création. Le ciel et la terre créés le premier jour n’ont rien à voir avec ce que nous connaissons. Nos Maîtres disent qu’ils ont été créés avec une parole fermée – maamar satoum – et non par la Parole.
Verset 1-6 … Qu’il y est un espace à l’intérieur de l’eau
Et cet espace va créer une séparation à l’intérieur des eaux de manière à ce qu’il y ait des eaux de part et d’autre de cet espace. Elokim fit le rakya.
Ce rakya va créer une séparation entre les eaux en-dessous du rakya et entre les eaux au-dessus du rakya.
Et il fut ainsi.
D. appela le rakya – chamaïm, il fut soir, il fut matin, deuxième jour.
Soulignons que si Elokim appelle le rakya – chamaïm, alors que le ciel – avec tout ce qu’il contient – a été créé le premier jour, c’est parce qu’Il ne nous parle pas du même ciel, mais d’un ciel d’un autre niveau – Le nom est une indication mais n’est pas la chose.
Nous comprenons que le premier jour a été créé chamaïm – c´est-à-dire le ciel dans son essence. Le deuxième jour a été créé le ciel au niveau du nom – vaykra Elokim – Il l’a appelé chamaïm, lui donnant un nom.
Il s’agit d’une notion capitale pour comprendre La Torah, le nom est une indication précise, mais pas E S S E N T I E L L E.
Nous comprenons que le rakya est par rapport au ciel, ce que le nom est par rapport à un homme. Il y a nécessairement un lien entre les deux, mais ce lien est vague.
Il apparaît clairement que D. a créé deux types de création. L’une ESSENTIELLE, et l’autre NOMINALE qui n’est que le reflet de l’essence.
Ce phénomène est davantage mis en évidence dans le deuxième jour, lorsque la Torah dit qu’il y a eu une séparation dans le rakya au point qu’il y a des eaux en haut et des eaux en bas.
Nous comprenons grâce à la mise en évidence de cette dichotomie, qu’à chaque chose créée en haut correspond son double en bas, qui n’est en fait que le reflet de ce qui est en haut, et que toute l’existence terrestre, humaine, toute la Création du monde correspond à ce schéma. En HAUT se trouve l’essence véritable de la chose, et en BAS, le nom de la chose.
Donnons l’exemple simple d’un homme qui travaille et réussit. Cet homme utilise deux forces :
– son intelligence, son sérieux, son travail cela représente une force
– la brakha d’Hachem – le flux divin – représente une autre force.
De ces deux forces laquelle est l’essentielle et laquelle n’est que le nom ? Laquelle est en fait l’unique raison de la réussite ? C’est évidemment le flux divin, pourtant c’est également celle que l’on ne voit pas du tout au point que certains arrivent à la nier.

Le but de cette double création, Essentielle et Nominale, est que l’Homme, parvienne à quitter cette réalité nominale, qui n’est qu’une réalité superficielle, avec laquelle il nous faut prendre de la distance – car nous sommes prisonniers de ces noms –, afin d’acquérir la sagesse et la volonté de retrouver l’essentiel du message divin.
Notre monde n’est pas la terre, dit d’une autre manière, dans notre monde il n’y a qu’un seul endroit qui s’appelle, dans la langue biblique, la terre – c’est Eretz (notre terre, Israël) qui est un microcosme de ce qui est en Haut et pas encore dévoilé. Les autres s’appellent eretz mitsraïm, ‘houtz laarets.
Lorsque dans la Torah on parle de Eretz (sans autre précision) cela fait allusion à Israël. C’est le seul endroit qui mérite de s’appeler Terre car faisant allusion au vrai monde, celui du Monde à venir.
En dehors de cet endroit on se trouve dans des territoires qui portent d’autres noms.
Le mot E’had apparaît pour la première fois à la fin du 1er jour :
vayei erev vayei boker – yom E’had – il fut soir, il fut matin, jour Un.
Il aurait du, normalement, être mentionné yom richon, pour dire premier jour. Notre attention est attiré ainsi afin de nous faire traduire, jour UN, voulant signifier que ce que D. a dévoilé le premier jour est en fait l’UNITE. Le premier jour est donc le jour de l’UNITÉ, mais une UNITE ESSENTIEL, dans son essence.
Soulignons que la mention vayar Elokim ki tov – Elokim vit que c’était Bon, est reprise deux fois dans la description de ce troisième jour. Une première fois pour ce qu’il est lui-même avec tous les éléments qui y sont apparus, une deuxième fois tov – Bon, car on a retrouvé l’unité qui régnait au premier jour, et qui avait disparu le deuxième jour.
Rassembler en hébreu se dit Ykavou.
L’Hatikva notre hymne, est le chant de notre Espoir.
Lors de la téfila nous disons : Ouva letsyon kavé el hachem ‘hasak libékha vé kavé el hachem. Likevod = Tikva = placer sa confiance, son espoir.
Reprenons le verset 9 avec ces éléments et décodons ce que signifie : Ykavou hamaym mitakhat hachamaïm el makom ehad – Les eaux se sont remplies d’espoir de se diriger vers l’endroit de l’unité.
L’eau représente une force ; celle qui chez l’homme et chez les êtres humains les poussent à rechercher l’unité et le chalom. Cette force-là s’appelle Maym qui n’est pas que l’eau que nous connaissons.
L’eau dans la Torah est toujours symbole de purification, car elle a trois particularités :
– Elle prend la forme du réceptacle dans lequel on l’a met,
– Elle s’adapte et prend la forme de cet objet.
– Elle s’unit à cet objet.
L’eau est donc le symbole du principe d’unité.
Le rejet de l’autre, est un rejet d’adaptation. S’adapter veut dire supporter la différence, se faire humble pour épouser les formes de l’autre. La force d’adaptation est la condition sine qua none à l’unité entres les hommes.
L’unité ne signifie pas penser comme l’autre, sinon ce serait de l’uniformité, ou de la dictature et du fascisme.
L’unité c’est que deux différences puissent s’unir et se supporter. Nous le constatons lorsqu’un couple s’unit, ce qui créera un enfant c’est la réunion de leurs liquides.
Nous déduisons de ce qui précède, que si l’eau purifie parce qu’elle a les trois qualités énoncés, l’impureté, est de porter sur soi une force contraire. L’impureté est donc l’incapacité à s’adapter, à se lier d’amitié profonde et sincère, l’incapacité à épouser les formes de l’autre, ne pas supporter les idées de l’autre. L’impureté c’est de l’intolérance.
Toutes les rencontres des couples sacrés – de nos patriarches et matriarches – se sont faites autour d’un puits, une source d’eau. Alors qu’inversement, la haine, le refus de l’autre, de l’unité, se soldait chez les Philistins par le fait de reboucher les puits creusés par nos patriarches. Les Philistins étant le groupe anti-unité type définit dans la Torah –

Pour lutter contre l’impureté, l’intolérance, le remède prescrit dans notre Torah est de se tremper dans l’eau, jusqu’à disparaître complètement. Car lorsqu’on ne laisse pas de place aux autres, on n’en mérite pas soi-même. Il nous faut donc retrouver notre capacité à nous ouvrir, nous unir aux autres, C’est la force du Mikwé.
Tous les principes fondamentaux du Bien en haut ont un équivalent en bas, qui permet à l’être de pouvoir – comme le fait l’eau – se rassembler et s’unifier en s’élevant vers le haut de leurs identités de leurs essences. D’où l’importance d’aller au Mikwé, surtout chaque veille de Chabbat, car cet endroit n’est pas un simple bassin d’eau, mais un lieu permettant à l’être humain de demander à Hachem de pouvoir être tolérant, d’accepter les différences de l’autre.
En particulier veille de Roch Hachana et Kippour qui sont les jours de jugement où l’on demande aux autres de nous pardonner afin d’accéder à une humilité sincère et profonde pour obtenir la tolérance face au jugement de D.ieu.
Le premier jour est aussi le jour où apparaît la lumière et avec l’allusion à l’unité, E’had, cela fait référence aux lumières de Chabbat.
Le troisième jour est évoqué le Mikwé, c’est l’allusion au Mikwé de l’homme.
La Torah nous révèle que les deux principes d’unités qui atténuent les tensions et permettent d’arriver à l’UN, c’est la lumière et l’eau.
La force du Un par le billet de la lumière est une force féminine, Alors que la force du Un par le billet de l’eau est une force masculine.
Nous aurions pu penser l’inverse, car dans l’image biblique classique l’homme se montre, brille, sa vie est à l’extérieur. Il semblerait qu’en apparence ce soit plutôt l’homme qui devrait être la lumière.
Alors que la femme est pudique, reste à l’intérieur, s’adapte, fait des concessions, adapte son corps à la vie, laisse son corps se transformer au rythme de ses grossesses, donne son corps à son mari, son temps à ses enfants, n’existe que pour s’adapter à quelque chose qui n’est pas elle. Il semblerait que la femme soit plutôt eaux.

En vérité, chacun doit aider l’autre à devenir lui-même. La femme allume les lumières car son rôle est d’aider son mari à briller, elle révèle dans l’homme sa lumière, et lui, doit savoir que s’il brille ce n’est que grâce à elle, comme l’a dit Rabbi Akiva à ses élèves, au sujet de sa femme, « ce que je suis, c’est à elle que je le dois ». Que de notions dans ce cours unique au monde !


22 juin 2018

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