Les Tricheurs resteront des Esclaves! – Paracha de la semaine Vaera – 29 Decembre 2010

MP4 MP3 Les expressions de la délivrance sont : ‘Je vous Sortirais du dessous du fardeau, je vous Sauverais du travail, je vous Libérerais avec un bras étendu et une grande justice et je vous Prendrais pour faire de vous mon peuple, je serais votre D…….’
Sauver(le peuple juif), permettre de reprendre ses forces (pendant les 10 plaies, le peuple était en repos), sortir (libération du statut d’esclave) et liberté totale.
Il y a une 5ème étape qui correspond à la terre d’Israël. (Je vous Amènerais sur la terre…..).
Le rav Dynovisz met en évidence une anomalie colossale dans ce passage.
Après avoir parlé des 4 étapes qui nous éloignent de l’esclavage, à la fin de la dernière étape, le texte dit : Vélakahti Li Léam (je ferais de vous un peuple, le don de la Torah a été une de conversion de la nation)….Et vous Saurez que suis Hachem votre D. qui vous sort du fardeau d’Egypte.
Et voila l’anomalie, la fin nous ramène au début. La 4ème étape nous reparle de la sortie du fardeau d’Egypte. Pourquoi ne pas nous dire ‘qu’il nous a pris’ mais ‘qu’il nous a sorti’ d’Egypte. Pourquoi Otséti (je vous ai sorti) ?
La clarté est si claire qu’elle est aveuglante.
La délivrance se fait en plusieurs étapes. A la première étape, la délivrance est très loin.
Mais la Torah nous montre qu’un juif a le devoir de déceler les premiers instants de la délivrance.
D. nous a donné la Torah pour que nous comprenions que D. nous délivre alors que nous sommes en état d’esclavage total car la délivrance est progressive.
La délivrance est un long et pénible processus et la Torah nous demande de déceler que l’action Divine se met en place à un moment ou ce commencement est trop flou.
Nos maîtres n’ont pas parlé d’étapes de délivrance mais d’un langage de délivrance.
La Torah nous prévient que la délivrance ne se fera jamais en un seul coup et dans la clarté. Il y a une lente transition qui permet de passer de l’obscurité à la lumière.
Moshé va s’adresser aux enfants d’Israël pour leur annoncer la délivrance mais ils ne vont pas du tout tenir compte de son avertissement.
Un ‘Kal Vahomer’ est un raisonnement de logique implacable.
Il y en tout et pour tout 10 ‘Kal Vahomer’ (à fortiori) accepté set agréés par nos maîtres. C’est dire combien ce type de raisonnement est extrêmement entouré et la Torah n’autorise pas la logique humaine de sortir des frontières imposées.
Moshé fait un ‘Kal Vahomer’ en se disant que si les juifs ne l’écoutent pas, alors à plus forte raison Pharaon ne l’écoutera pas.
Et rachi précise que c’est un raisonnement irréfutable, c’est un des seul ‘Kal Vahomer’ accepté. La baal Hatourim fat remarquer qu’avec le mot : ‘Mikotser’, nous trouvons la valeur numérique 430 (qui correspond aux 430 années depuis la prophétie faite à Avraham de l’esclavage jusqu’à la sortie d’Egypte).
Or, ce verset d´où est extrait ce mot nous apprend que le peuple n’avait plus la force d’espérer en la délivrance. Et pourtant, le Baal Hatourim sort du même verset le mot qui deviendra l´espoir de la délivrance.
Voila que jaillit un enseignement valable pour toutes les délivrances de la vie et bien sur la délivrance finale !
Les graines de la délivrance commencent à bourgeonner au moment où le peuple juif se trouve au plus profond de son obscurité. Au moment où les esclaves croulent sous les pierres, c’est la que la délivrance commence.
TeL (Tav Lamed) sont les lettres de la valeur numérique de Mikotser. Nous avons été délivré au mois de Aviv (Tel Aviv).
Tel Aviv était une des villes ou se rassemblaient les juifs pour pleurer en Babylonie.
Nous y trouvons un double symbole, Tel Aviv évoque ceux qui ne croient pas en la délivrance mais Tel Aviv se trouve être aussi le symbole de la délivrance.
Tel Aviv a été une des premières villes reconstruites dans la délivrance.
La délivrance est partout et même et surtout à Tel Aviv.
Le rav lit la fin du chapitre 7 du Rambam, loi du vol :
‘La punition pour (une transgression relative aux) mesures est plus sévère (encore) que celle pour (une transgression relative aux) ‘arayot’(rapports sexuels incestueux ou adultères). En effet, ceci (une relation sexuelle interdite) est (une faute) entre lui (le pécheur) et D., alors que cela (l’usage de mesures défectueuses) est (une faute) entre lui et son prochain.
Quiconque nie le commandement relatif aux mesures est considéré comme s’il niait la sortie d’Egypte, qui est le début de l’ordre (de D). Et quiconque accepte le commandement relatif aux mesures, reconnaît la sortie d’Egypte qui est la cause de tous les commandements.’
Il est strictement interdit d’embellir la marchandise et celui qui trompe le client transgresse un tel interdit que le Rambam dit que celui qui fait cela ne mérite pas de sortir d’Egypte !
Le Rambam va jusqu’à dire que celui qui est malhonnête en affaire est comparé à celui qui fait l’adultère et la débauche.
Je ne vous ai sorti d’Egypte qu’à la condition que vous fassiez attention aux bonnes mesures (en hébreu, mesure se dit Mida) et à l’usure (prêt à intérêt, triche dans la mesure), nous livre la talmud.
Quoi ? C’est plus grave qu’un homme qui commet un inceste ? Apparemment oui ! Et si tu dis qu’il y a un problème de relation entre l’homme et son prochain, pourquoi ne pas nous parler du vol d’une banque ou de celui qui vole le sac d’une vieille dame, pourquoi précisément les mesures ?
En quoi un défaut dans les mesures est si important que la sortie d’Egypte en dépend ?
Nous ne pouvons expliquer ce commentaire fondamental du Rambam mais nous allons essayer malgré tout d’en sortir un petit quelque chose qui engendrera un enseignement capital.
Nous devons déceler la présence Divine tous les jours dans notre vie.
Cette capacité de voir l’action de D. dans les moments les plus flous et douteux s’appelle la Hachgara Pratit (providence particulière).
Les maîtres d’Israël disent que les Bné Noah n’ont l’obligation de croire uniquement en la Hachgara Klalit (providence générale, connaissance globale des événements du monde).
Une personne qui entreprendrait un projet dont l’accès est difficile mais dont l’issue est réussi et dirait à la fin D. merci aura réussi la connexion avec D. s’il est un bène Noah.
En revanche, Un juif a l’obligation de comprendre et de déceler que toutes les étapes du processus malgré les chutes et les difficultés sont des délivrances. C’est le fameux Dayénou !
Ça nous aurait suffit, que l’on dit le soir de Pessah. Chaque étape est en soi une délivrance ! Voila le message ! Et quel Message ! Vivre avec le sentiment que la vie est constamment une délivrance.
Mais ce qui empêche d’arriver à cette perception est le fameux ‘Mida Kénégued Mida’.
Pour ressentir qu’à chaque moment de ta vie, tu progresses dans la délivrance, il faut que tes mesures soient claires. Sinon, tu ne croiras en D. que globalement. Tu n’arriveras jamais à imaginer que même dans la pesée, D. intervient.
Rambam enseigne que le juif qui ne croit pas que D. intervient dans le détail du détail de chaque instant de sa vie ne mérite pas de sortir d’Egypte. Normal, il ne se comporte pas comme un Bène Israël !
Finalement, n’est libre que celui qui sait que D. remplit chaque instant de sa vie. Et l’homme prisonnier est celui qui vit une existence vide de la présence de D. dans le détail de sa vie.