MP4 MP3 RESUME DU COURS : Le Ari HaKadosh explique que, \ »dans le verset des Proverbes : \ »Elle est comme un oiseau qui a été chassé de son nid\ », Shlomo HaMale\’h fait allusion à la She\’hina. Elle a été exilée à l\’intérieur des klipot, des écorces, et son exil va durer de génération en génération, jusqu\’à ce qu\’elle tombe dans l\’endroit que l\’on appellera les pieds\ ». Elle tombe d\’exil en exil, jusqu\’à se retrouver dans la klipa du pied, dans la génération de la Délivrance. \ »Et je t\’ai déjà expliqué que les âmes des tsadikim aussi.\ » Le Ari ne parle pas ici de leur corps qui est hors de la Terre d\’Israël, mais de leur âme qui est en exil \ »dans la klipa\ ». Jusqu\’à la Délivrance, la She\’hina est dans la klipa, et donc aussi l\’âme des grands tsadikim. A plus forte raison, les nôtres ! Leur âme tombe toujours au niveau où est la She\’hina.
\ »Dans les générations précédentes, on a commencé à entrer dans la génération \ »pied\ ». Depuis le moment où le Ari écrivait, il y a environ 500 ans, nous sommes descendus jusqu\’au talon. Or, quand la She\’hina atteint le pied, le Mashia\’h se dévoile, car la chute tout en bas reconnecte à la Pensée tout en haut, et c\’est la Délivrance où les âmes seront libérées de la klipa !
Mais que signifie que la She\’hina est en exil ? Et, d\’abord, qu\’est-ce que la She\’hina ? Tout a été créé selon le principe de l\’âme et du corps ; de l\’inspiration et de l\’instrument de sa réalisation. L\’âme, en hébreu \ »neshama\ », vient du verbe \ »linshom\ » inspirer. Par l\’âme, tout d\’un coup, l\’humanité a une inspiration, une prise de conscience. Mais il faut les moyens de la réaliser, les outils qui ne sont pas seulement le corps, mais le \ »gouf\ », c’est-à-dire tout l\’aspect pratique : que fait-on concrètement ? Il faut des forces, sans lesquelles on ne peut rien réaliser, dans ce monde. Le premier verset de la Torah a 28 lettres, qui est la valeur numérique du mot \ »koa\’h\ », la force, pour nous faire comprendre que la Torah ne pourra se dévoiler dans le monde que si nous faisons preuve de force, dans ce but. L\’inspiration, seule, ne peut changer le monde, car il est un combat !
C\’est ce que l\’on retrouve dans le mot \ »sagesse\ », \ »\’Ho\’hma\ » : le Zohar dit qu\’il se décompose en \ »koa\’h ma\ », la force de l\’homme. La vraie sagesse est donc la force de l\’homme sans laquelle, dit le Zohar, tout reste seulement une philosophie. Un sage est celui qui a la force de vivre et de faire vivre ce qu\’il sait être le bien. La She\’hina en exil ne signifie donc pas que D serait en exil, mais que l\’exil prive les hommes de la force qui permet la réalisation du bien. Nous pouvons avoir une conscience parfaite de ce qu\’il faudrait faire, mais nous n\’avons pas la force de transformer le monde dans le sens du bien. Le premier qui le fera sera le Mashia\’h, car il libèrera la She\’hina : il redonnera au bien la force d\’agir et de transformer ce qui doit l\’être. C\’est pourquoi, dans le Talmud, la She\’hina s\’appelle aussi \ »Mal\’hout\ », car le roi est celui qui a le pouvoir de réaliser.
Hors d\’Israël, nous pouvons agir, par exemple être médecins, etc… Mais notre vie ne reflète pas la Torah, car notre être est coupé : il y a notre vie en tant que Juifs de Torah, et notre vie en tant que médecins. Notre être toraïque ne peut s\’exprimer dans toute sa force et son authenticité. Mais, malheureusement, aujourd\’hui, cela est vrai aussi en Israël, car nous fonctionnons selon le modèle occidental de la séparation entre matériel et spirituel. Dans la Torah, il y a une manière juive de traiter les notions de politique, justice, lois sociales… Mais cette dimension a, pour l\’instant, totalement disparu. La Torah que nous continuons à étudier aujourd\’hui est plutôt spirituelle et morale, mais la partie \ »force\ » de la Torah, tant au niveau de la compréhension de ces domaines, que de la mise en pratique, a disparu. Ainsi, toute notre activité terrestre est en galout, car elle ne fonctionne pas selon l\’inspiration de la Torah.
A un niveau plus global, dans le monde entier, les porte-parole de la vérité n\’ont aucun moyen de la réaliser. La force est entre les mains de ceux qui ne s\’intéressent pas au bien. L\’âme des justes est, elle aussi, en galout, car ils ont la sagesse pour comprendre la vérité, la bouche pour en parler, mais ils n\’ont pas le bras pour la réaliser. La force de leur âme est en exil dans la klipa. Avant la destruction des Temples, la Torah était la référence officielle du peuple juif qui réalisait ses aspirations. Puis, au fil de l\’histoire, ceux qui ont accédé au pouvoir en Israël ont été de moins en moins connectés à la Torah. Elle a été vidée de tout aspect de pouvoir, et est devenue de plus en plus représentative, seulement, de la vérité et de la morale. Désormais, dat et médina sont séparés. On ne peut plus vivre selon ce que l\’on sait et selon son aspiration.
Le Ari dévoile qu\’à son époque a commencé la dernière partie de l\’exil de la She\’hina. Avec l\’Inquisition, ont commencé les persécutions les plus violentes, qui n\’ont plus cessé, jusqu\’à la Shoah. C\’est une nouvelle ère où nous avons perdu tout pouvoir : nous sommes dans les pieds, ce qui signifie que nous sommes piétinés, et le piétinement le plus absolu est la Shoah. Nous avons touché le fond et, depuis, on voit que nous commençons à remonter, et la She\’hina commence à sortir de sa klipa : nous sommes revenus sur notre terre. La réparation n\’est pas au niveau moral ou spirituel, mais au niveau de la She\’hina, de la libération de la force : nous sommes plus forts qu\’avant. C\’est le gouf qui était en exil, et c\’est lui qui commence à être libéré. Aujourd\’hui, ce processus est bien entamé, et on assiste aussi, de plus en plus, au retour de l\’âme.
Les Juifs hors d\’Israël peuvent avoir l\’âme, mais le corps n\’est pas là ; en Israël, nous avons le corps, mais nous ne voyons encore que faiblement la manifestation de l\’âme, et la connexion entre les deux. Car, dans la Torah, le signe de la Délivrance finale n\’est pas la téshuva, mais \ »la terre redonne ses fruits à son peuple\ ». Nous comprenons donc que nous assistons à la libération de la She\’hina, qui commence à être dévoilée ! Le retour est d\’abord matériel, quand commence à se dévoiler le gouf, la force de l\’âme qui est la She\’hina !
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Rav Sitruk : \ »Pour une justice conforme à la Torah !\ »
Lundi 4 Février 2013 – Rav Yossef-Haïm SITRUK
Après l’immense émotion du don de la Torah au mont Sinaï relatée dans la précédente paracha, notre lecture
hebdomadaire nous invite apparemment cette fois à des choses plus concrètes dans la paracha \ » Michpatim \ » qui
traite quant à elle des lois sociales et juridiques, ainsi que des dommages et de tous les problèmes pouvant
survenir dans une société organisée – en d’autres termes – des relations entre les hommes.
L’enseignement qui s\’en dégage est évident, nous explique le célèbre commentateur Rachi : ces lois sociales et
humaines ont-elles aussi pour origine le mont Sinaï ! Ce qui veut dire qu’elles ne sont pas l’expression d’une
quelconque \ » logique \ » ou \ » nécessité sociale \ », mais bien la concrétisation de l’Inspiration divine qui demande à
tout un peuple de continuer à faire régner D.ieu… même dans les relations humaines les plus prosaïques et
quotidiennes. Car pour la Torah, la relation avec D.ieu n’est pas seulement \ » verticale \ » (entre l’homme et le
Créateur), mais également \ » horizontale \ », à savoir entre l’homme et l’homme.
Je voudrais juste extraire de cet ensemble de textes la première mitsva pratique qui consiste à instituer le grand
tribunal national du \ » Sanhédrin \ » en tant qu’expression la plus sublime de la justice humaine. Cette instance
juridique suprême de la nation hébraïque d\’alors était constituée de 71 sages, les plus éminents du peuple d’Israël
qui devaient avoir chacun d’innombrables qualités personnelles, dont la connaissance, la probité, mais également
la maîtrise de toutes les langues humaines !
Ainsi l\’impressionnante série des sujets traités par ces juges ne devait jamais passer par l\’intermédiaire d\’un
quelconque traducteur, mais elle pouvait être comprise et résolue immédiatement par les membres eux-mêmes du
Sanhédrin.
De plus, la Torah tient à préciser ici que cette instance supérieure devait absolument être abritée à l\’intérieur même
de l\’enceinte du Temple de Jérusalem, dans la zone du Bet Hamikdach qu’on appela la « Lichkat hagazit » (la
Salle de la pierre taillée). Et ce, pour bien affirmer que la justice elle aussi doit se rendre dans un contexte bien
précis : celui de la foi, de la confiance et de la reconnaissance de D.ieu !
De France : \ » Parce que ce n\’est pas aux hommes au pouvoir d\’écrire les règles du pouvoir \ » …
J\’aime beaucoup la sagesse, la subtilité et la patience que vous avez de présenter tout doucement la Shekhina à Israel(Malkhout). Comme vous savez,David avançait parfaitement dans la Torah, car la Shekhina(Batsheva) reposait sur lui.
Si Doumah pousse, David pousse au-dessus de Doumah. David possède le daleth qu\’il a arraché au ka\’hed (kaf-\’heth-daleth). Il puise sa force à partir des 32 voies, il forme la sagesse. David (daleth-vav+daleth) prend le kaf-\’heth de ka\’hed et le mah de doumah, forme \’hokhmah.
Car David ne se tait pas, comme il est dit :
\ »Lo khi\’had-ti \’hassdékha vaamitékha léqahal rav\ » (Tehilim 40, 11). \ »Je n\’ai point caché ta fidélité et ta vérité à la grande foule\ ».
Voir aussi Chemot 23,23 (Michpatim).