2 Mai 2012 -Talmud- Kidouchim- septieme cours

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MP4 MP3 L’enfant tombe et meurt, alors qu’il était en train d’accomplir les 2 seules mitsvot pour lesquelles la Torah promet une vie longue et heureuse. Pour Rabbi Yaakov, c’est la preuve que ces promesses concernent le monde d’après la Délivrance.

La Guemara suggère qu’il pensait peut-être à des choses mauvaises. Il ne faisait donc pas bien ces mitsvot et n’a pas été protégé.

Le Talmud répond qu’il y a un principe fondamental : « Hachem ne juge pas une action en fonction de la pensée que l’on a au moment où on la fait. » Quand quelqu’un fait le bien, même si sa pensée est négative, cela ne remet pas en cause le bien de son action, car personne ne contrôle parfaitement sa pensée et aucun homme n’accomplirait véritablement les mitsvot ! On doit toujours tendre vers l’impossible, mais on ne peut être sanctionné parce que l’on n’y est pas encore arrivé.

Le Talmud fait remarquer qu’il était peut-être en train de penser à l’idolâtrie, car il est dit que « l’idolâtrie est considérée comme une action réalisée, même si c’est seulement dans la pensée ». Rabbi Yaakov n’avait pas tous les éléments, car il ne pouvait lire les pensées de l’enfant. Ce fils pouvait très bien respecter son père et lui obéir, et chasser la mère pour prendre les oisillons, tout en étant idolâtre.

Pourquoi une pensée idolâtre déroge-t-elle au principe qu’on ne fixe pas la réalité sur la pensée ? L’idolâtrie n’est pas une faute d’acte, mais une faute de pensée : par définition, c’est l’attachement de la conscience, et une vision de l’existence, une compréhension de Dieu. Le culte en est seulement une conséquence. Et il peut même y avoir une idolâtrie sans culte. Dans tous les autres cas, la pensée est seulement le moyen d’arriver à l’acte, alors qu’ici l’acte n’est pas nécessaire.

La réponse de Rabbi Yaakov est qu’il connaissait cette argumentation et avait cette interrogation, mais « si l’on pense que la récompense est déjà sur terre, comment se fait-il que l’accomplissement de la mitsva n’ait pas protégé l’enfant d’avoir une mauvaise pensée ? » Car, si cette mitsva est tellement forte qu’elle apporte déjà un bénéfice sur terre, le 1er bénéfice qu’elle aurait dû lui apporter, c’est de le protéger durant la réalisation même de la mitsva, en le gardant d’avoir cette mauvaise pensée, afin qu’il ne meurt pas. Si elle ne l’a pas protégé, c’est que la récompense n’est pas dans cette vie.

Rabbi Yaakov remet en cause toute l’existence du libre arbitre ! Car les pensées, les choix moraux et spirituels, sont la liberté même de l’homme ! La mitsva peut protéger de glisser, mais non de penser ou d’être idolâtre.

Ce qui soulève plusieurs questions : comment Rabbi Yaakov ne le voit-il pas ? Pourquoi la Guemara ne le lui répond-elle pas ? Et pourquoi la hala’ha est-elle comme lui ?


  1. Le libre arbitre doit par définition permettre que si on est sous la Chekhina, c’est-à-dire qu’on est physiquement sous la bonne influence de la Chekhina (présence divine), on est toujours capable de fauter. Si dans ce cas, on choisit délibérément de fauter, alors la Chekhina nous quitte. Après quoi, il nous reste encore le libre arbitre (car il n’y a pas d’Homme sans ça) : on peut alors choisir de faire le bien (dans notre cas = revenir vers le bien, réattirer la Chekhina sur nous et réintégrer la voie de la direction divine et finalement obtenir la rédemption qui est compassion) ou de faire le mal (dans notre cas = persévérer dans la voie du mal et donc persévérer dans la voie de la rigueur-car nul ne peut échapper à la justice). Sur cela il faut s’entendre. Ensuite vient le problème de l’enfant qui fait la mitsva de chasser la mère et dont la conséquence a été la mort. Sur ce cas, certains disent que si quelqu’un fait une mitsva, il doit recevoir une récompense. Ainsi, parmi ceux qui disent cela, il y a un plus petit groupe de gens qui dit que l’enfant aurait donc du recevoir comme récompense de ne pas mourir. En réponse à cela, certains répondent que cela est vrai sauf si l’enfant a eu une pensée d’idolâtrie car avoir une pensée d’idolâtrie détruit l’action de la mitsva et donc annule la récompense de celle-ci. Après quoi, certains répondent alors que la récompense de la mitsva aurait du être de ne pas penser à l’idolâtrie. Cependant, moi, je pense que toutes ces réponses sont fausses puisqu’on a posé la toute première réponse au mauvais moment, et ainsi, le raisonnement à posteriori est non avenu. Je rappelle que la toute première réponse a été de dire que si l’enfant a fait la mitsva, il aurait été juste de recevoir une récompense. A cela, je dis que c’est faux car cela ne s’applique pas à ce moment. Voici mon explication. Premièrement, il faut se rappeler que chaque peuple, chaque nation possède un ange qui le protège, et que chaque espèce d’animal possède un ange protecteur. Les Juifs quant à eux n’ont aucun ange attitré pour assurer leur existence et plaider leur cause, mais les Juifs ont D.ieu Qui est leur Gardien. Quand un Juif fait la mitsva de chasser la mère oiseau, il y a l’ange qui se plaint à D.ieu en faveur de la mère oiseau car celle-ci est triste qu’on lui arrache ses enfants. L’ange dit : « D.ieu miséricordieux, pourquoi Ta Torah a-t-elle ordonné un acte si inhumain ». A quoi D.ieu répond : « Les anges responsables des oiseaux se plaignent de la détresse des oiseaux. Mais un seul d’entre vous a-t-il une quelconque préoccupation pour l’angoisse de Mes fils et de la Chekhina ? La Chekhina est en exil. Elle est éloignée de Son nid et de Sa maison, le Saint Temple. Mes fils, les oisillons, résident seuls parmi leurs ennemis, les nations du monde. Mais aucun d’entre vous ne pleur pour éveiller Ma compassion pour eux ! Eh bien, pour Moi-même, alors, Je les délivrerai !». Avec cela, on comprend qu’on ne peut pas invoquer le principe de justice (une mistva doit recevoir une récompense) car cette mistva est sensiblement un acte cruel ; elle n’est tolérée, on pourrait dire par D.ieu, que pour pouvoir établir le principe de compassion. Cependant, celui qui fait cette mitsva, conscient qu’il va faire souffrir la mère, ne le fait pas avec l’intention d’obtenir(invoquer) de la pitié pour lui-même, mais il le fait en étant comme Avraham qui était prêt à sacrifier son propre fils (c’est-à-dire à séparer son fils de sa mère Sarah) car le Roi l’avait ordonné (décret); cependant, il convient d’admettre que le résultat final est de fait un acte qui rappelle que le Juif n’a aucun autre garant et protecteur que son Maître Hashem. Par conséquent, même si cette mitsva n’est là que pour rappeler la compassion du côté du Maître, cela n’est nullement une récompense à demander par le serviteur (qui lui-même est sensé être un maitre sur les animaux). Et donc, on devrait se dire : si l’enfant a fait cette mitsva, alors il aurait pu y avoir miséricorde divine entrainant le retour de la Chekhina. Il est donc probable qu’après que l’enfant aie fait cette mitsva, il y ait eu consécutivement le retour de la Chekhina près de lui car Hashem n’abandonne pas ses enfants. A partir de là, celui qui considère que fauter physiquement est punissable devrait considérer la possibilité pour l’enfant d’avoir pensé à l’idolâtrie en ressentant physiquement la Chekhina (principe de libre arbitre). Dans ce cas, il faudrait considérer à mon sens que l’enfant aurait associé le délice de la présence divine à un délice idolâtre. Ce serait comme quelqu’un qui, en totale sanctification de l’action, en viendrait délibérément à vouloir rabaisser le corps dans le malpropre, à faire descendre la mort dans le corps. Cela peut être considéré comme un déni : comme si Adam reniait sa femme au moment même où son action doit être la plus sanctifiée (au moment de l’acte de faire un enfant). Si c’est un enfant qui fait cette faute, c’est comme s’il reniait sa mère et par cela même le fait qu’il est Juif : c’est comme s’il reniait sa propre naissance ; donc c’est comme s’il ne respectait pas ses parents. Dans ce cas, la Chekhina se serait réellement envolée. Alors, l’action de chasser la mère oiseau, qui au départ était une mitsva, devient non plus une mitsva mais un acte de cruauté pur et dur. (Celui qui ferait une telle chose serait considéré comme un Juif qui capturerait un Juif ou un Juif qui choisirait l’exil pour lui-même ou pour les autres). Alors vient l’ange qui plaide pour les oiseaux : il invoque le principe de justice. En effet, l’oiseau a l’avantage sur le Juif car le Juif n’a personne pour le défendre ; le Juif a D.ieu comme avocat, mais si la Chekhina est en exil, le Juif ne fait pas le poids ; il est alors plus léger qu’une plume. Que D.ieu préserve ! Car…Y a-t-il une distance qui échappe à Sa vue ? La Chekhina peut-elle Se soustraire à Son regard au point que D.ieu perde de vue Sa miséricorde ? En effet, il faut plutôt dire : si l’Homme perd de vue la Chekhina, alors il perd la lumière de ce monde et est jugé en conséquence : c’est lui-même qui se perd au point devenir Autre. De ce fait, il y en a qui disent que lorsque l’enfant est monté à l’échelle, son âme s’est éprise de l’autre monde (mais par compassion pour le nid qui reste vide, elle n’y est pas disparue pour toujours) ; c’est alors que la mort a comblé le vide qu’il y avait dans ce monde-ci (mesure pour mesure).

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