8 Mai 2012 Tania -Connaissance de soi- Dire sans voir et regarder sans le dire

Posté il y a 12 ans by rav Haim Dynovisz
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MP4 MP3 Le Zoar dit que le verset « Shem’a Israel, Hachem Elokenu, Hachem e’had », « Ecoute Israël, Hachem est notre Dieu, Hachem est un » fait allusion à l’unité d’en-haut, i’huda ilaa. Et l’on répond « Baru’h shem kevod mal’huto leolam vaed » qui signifie que Son Nom glorieux est source d’une bénédiction permettant à Sa royauté de traverser le temps et l’espace : ce 2nd verset fait allusion à l’union d’en bas, i’huda titaa.

Pourquoi ces versets représentent-ils une union ? Que signifie l’union ? Et pourquoi y a-t-il une union en haut et une union en bas ?

On dit ces 2 versets dans l’une des 2 prières les plus importantes d’Israël, le Shem’a, où l’on proclame l’unité d’Hachem (1er verset), l’éternité de sa royauté et qu’Il est source de toutes les bénédictions (2nd verset) ; puis on lit 3 textes : il nous est demandé de L’aimer de tout notre être, de tout notre cœur et de tous nos moyens ; puis nous sommes mis en garde : si nous ne le faisons pas, nous serons chassés de notre Terre ; enfin, il nous est rappelé la sortie d’Egypte et la mitsva des tsitsit.

Le 1er verset a été énoncé par Moshé : « Ecoute Israël, Hachem est notre Dieu, Hachem est un ». Le 2nd a été introduit par la tradition ; il fut dit par Yaakov, juste avant sa mort.

Une vérité, pour avoir un impact sur nous et porter un fruit en nous, doit nous être dite au bon moment et au bon endroit. Car il ne suffit pas de connaître la vérité ; c’est seulement quand nous sommes disposés à la recevoir qu’elle nous transperce et nous transforme. Cela explique ce verset « Si vous écoutez mes lois, je vous donnerai une bonne terre où tout poussera avec abondance » car, en réalité, la terre c’est nous, puisque l’homme « adam » vient de « adama » la terre : si vous vous connectez à moi par les mitsvot (mitsvot vient du mot tsevet, équipe où l’on est connectés et liés l’un à l’autre), vous serez une bonne terre qui produira son fruit.

Et l’un des moments les plus forts de connexion, c’est quand celui que l’on aime est sur le point de mourir : à ce moment-là, on n’écoute pas seulement, mais on entend et on comprend (en hébreu, c’est le même mot)

Yaakov sait que ses fils sont la racine d’Israël et il veut les renforcer en leur révélant que les exils et difficultés que leur peuple va rencontrer ont un sens, car ils se dirigent vers « une grande lumière ». Mais tout se voile. Yaakov pense qu’ils ne méritent peut-être pas, mais ses enfants le rassurent : « Ecoute Israël (nom de Yaakov) Hachem Elokenu… » : comment peux-tu douter de notre foi ? « Hachem est notre Dieu ». Soulagé, il répondit « baru’h shem kevod mal’houto leolam vaed », si c’est ainsi, Son Nom est source de bénédiction et Sa royauté traversera l’éternité.

Le Zoar appelle le 1er verset i’hud d’en haut, l’unité d’en haut. Cela signifie qu’au-dessus du monde, il y a une unité qui ne disparaît jamais : quelle que soit la situation où se trouve l’homme en bas, il y a toujours en haut une connexion, indestructible, avec le Maître du monde. Mais elle ne se dévoile pas dans la réalité. C’est pourquoi, quand on récite le shem’a, on le dit à haute voix (car on a la certitude que c’est vrai), mais avec les yeux fermés (pour signifier qu’on ne peut le voir).

Baru’h shem kevod mal’houto leolam vaed se dit, au contraire, les yeux ouverts et à voix basse. Ses enfants l’ont dit à Yaakov les yeux ouverts, car ils étaient au niveau de cette connexion, mais tout s’est voilé pour Yaakov et il comprit que d’autres générations ne seraient pas à ce niveau. « Qui peut monter sur la montagne d’Hachem, et qui peut y rester ? », disait David. Seul le Mashiah le pourra et ouvrira le chemin pour nous.

Yaakov comprend que c’est le secret de la connexion à tout jamais. Baru’h a la même racine que bri’ha, la source, l’ouverture d’où jaillit l’eau ; ce mot est utilisé, pour la 1ère fois dans la Torah, pour l’homme et la femme « vous vous unirez et Je vous bénirai et vous fructifierez ». La bra’ha, c’est être deux ; il faut la brisure dans la pierre pour que l’eau jaillisse, et la brisure dans notre cœur pour que la vie jaillisse pour les autres. C’est un mécanisme : plus tu donnes aux autres, plus tu laisses jaillir les forces que tu as reçues d’Hachem, et plus tu en reçois, car tu attires sur toi la bra’ha. C’est un circuit de vie qu’Hachem a mis en place, qui vient de Lui, qui passe par notre cœur qui s’ouvre, va vers les autres, et revient vers nous en bénédiction.

C’est pourquoi le bet a été choisi comme 1ère lettre de la Torah et de la création, pour montrer qu’Hachem attend seulement cela : laisse jaillir de toi la vie. C’est le secret transmis par Yaakov, le moyen d’être toujours connecté, même quand tout se brouille et que l’on ne voit plus rien : il faut se rattacher à la bra’ha : vis avec le souci de contribuer, de trouver ta place dans ce plan de donner, et tu ne seras jamais éjecté.

D’ailleurs, Israël est un pays qui s’est construit par des dons et par les institutions de ‘Hessed ; un peuple entier est transformé en don. Même si on est loin d’Hachem, on reste connecté par le don. On le dit les yeux ouverts, car on le voit partout, mais à voix basse car tout le monde ne le fait pas de la même façon. C’est l’i’houda titaa, l’union d’en bas : même quand tu es tout en bas, ouvre tes yeux sur le monde qui t’entoure, sens-toi faire partie du peuple d’Israël et, avec l’autre, vous vous connectez et produisez la vie.


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