17 Juin 2012 -Talmud Kidouchim- faire le bien et la paix mais pas avec n´importe qui

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MP4 MP3 La Mishna nous dit qu’il y a plusieurs choses dont on reçoit déjà les fruits dans ce monde : d’abord, le respect des parents. Et aussi « gmilout ‘hassadim » : venir en aide à ceux qui sont dans le besoin (matériel, mais aussi moral et spirituel).

Le verbe employé, « rodef », veut dire « poursuivre, courir après ». Il est donc dit que « celui qui court après la tsedaka (l’aide matérielle aux autres) et le ‘hesssed (aide morale et spirituelle à autrui) trouvera la vie, on lui fera du bien, et il recevra honneur et respect. »

Cela signifie que, lorsque le bien s’enfuit de toi (tu n’as pas les moyens matériels ou moraux pour aider l’autre, tu n’en as pas les disponibilités, ou tu ne te sens pas bien) si, néanmoins, tu cours après les moyens de faire le bien, pour continuer à aider l’autre, tu auras alors l’assurance que l’on te donnera une vie de bien matériel et spirituel. C’est une promesse de la Torah et, pourtant, on le voit peu, car il y a très peu de personnes qui « poursuivent » le bien à un tel niveau.

C’est la même notion pour la paix : il est parlé de « celui qui poursuit la paix entre les hommes ». Quand toutes les conditions pour faire la paix s’échappent, je continue néanmoins à la poursuivre, cherchant et inventant même les conditions pour la faire.

Mais, au sujet de la paix, il n’est pas dit que l’on aura en échange une bonne vie sur terre. Rabbi Abbahou dit qu’il faut comparer les 2 « redifot », les 2 poursuites, du bien et de la paix. Il explique que le fruit n’est pas dit explicitement dans le 2nd verset, pour que nous l’apprenions du 1er verset, par analogie. Et cela nous apporte un enseignement fondamental, car faire le bien se dit, en hébreu, ligmol ‘hessed : Le verbe ligmol s’emploie pour un drogué que l’on veut désintoxiquer. On veut nous faire comprendre, ici, qu’il faut aider, non en faisant de l’autre un assisté, mais au contraire en lui permettant de devenir quelqu’un d’indépendant. Le processus de la vie est un sevrage : quand tu donnes, fais attention à la façon dont tu donnes. Et fais attention aussi à qui tu donnes, car l’autre doit être capable de recevoir, sinon tu participes à son autodestruction. Tu dois donner à quelqu’un qui sait recevoir. Et cela va le construire.

Il en est de même pour la paix : la Torah nous apprend que nous devons faire le shalom comme on fait le bien, c’est-à-dire seulement avec celui qui est à la hauteur de le recevoir ; avec celui qui le veut, parce qu’il est un homme de paix, comme toi, et non avec quelqu’un qui l’interprétera comme un signe de faiblesse de ta part, car tu te mettrais alors en danger !

C’est le principe de l’analogie : de même que le but n’est pas de faire constamment le bien, mais d’aider l’autre à s’en sortir, de la même façon, on ne doit pas faire la paix à tout prix, mais éveiller dans notre ennemi le désir d’être en paix avec nous.

Pour ce qui est de l’étude de la Torah, il est dit clairement que l’on a des fruits dans ce monde si « la Torah est ta vie, et le bonheur de ta vie », ce qui est à comprendre comme les autres versets : il s’agit de celui qui poursuit, qui cherche à étudier et à accomplir les mitsvot, même quand le contexte ne s’y prête pas. « Ne dis jamais quand j’aurai le temps, j’étudierai… » car celui qui parle ainsi n’aura jamais le temps.


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