Il n´ y a pas d´Exil sans Coups – Paracha Bo- 3 janvier 2011

MP4 MP3 La Torah nous dit que nous sommes sorti d’Egypte après 430 ans. Or, c’est faux.
A la fin du premier livre, nous trouvons Kéhat (père de Amram père de Moshé) qui descendit en Égypte. Mathématiquement, il est impossible qu’entre le dernier et le premier, il y ait eu 430 années.
Une autre remarque, la promesse (faite à Avraham) de l’esclavage faisait allusion à 400 ans.
Quand Yaacov envoie ses enfants en Égypte pour chercher les provisions, il leur dira : redou chama (descendez la bas). Or, la Torah est précise et ces mots sont en plus et nous remarquons que ‘Redou’ a pour valeur numérique 210, allusion aux 210 années d’exil.
Et 210 ans collent avec les 3 générations qui vont de Kéhat à Moshé.
Puisque toute la Torah s’enracine dans la sortie d’Egypte, elle est le modèle fondamental de la libération d’Israël. Ces 3 chiffres sont donc 3 manières de comprendre l’exil.
Les 210 ans incarnent l’exil sous toutes ses formes (spirituel et moral, souffrance et géographique).
Les 400 ans correspondent à la naissance d’Itshak (à son époque, la terre s’appelait Erets mégouréème, terre étrangère qui était habité par les peuples de Canaan, c’est l’identité de ce peuple qui avait pris cette terre) jusqu’à la sortie d’Egypte (calcul de Rachi).
Rachi rajoute une petite phrase ou il dit que même quand il était à Hevron, Itshak était en exil. LA ou il a vécu 180 années, il sera considéré comme un étranger alors que tout le monde savait combien Itshak rayonnait!La Torah nous apprend ici que l’exil peut exister aussi en terre d’Israël en vivant comme un juste reconnu car tant qu’il n’y a pas de souveraineté sur la terre, il y a exil. C’est un message très fort pour nous ! Nous sommes toujours en exil !
Nous comprenons pourquoi nos maîtres nous disent que la délivrance finale se fera sous le signe de Itshak. Nos sages ont fait allusion à ce que nous vivons aujourd’hui. Plus nous avançons et plus les juifs regagnent leur terre. De plus en plus, le processus de retour à la Torah s’intensifie. Il y aura un moment ou la majorité d’Israël sera sur sa terre et pourtant il manquera la souveraineté totale (du Nil à l’Euphrate et sur les 2 rives du Jourdain) sur la terre d’Israël.
Atteindre cela parait tellement incroyable, et pourtant ! Mais nous savons que ça va être mouvementé et ça sera le miracle de la délivrance !
430 années : il y a les 400 que nous venons d’expliquer mais 30 ans avant, Avraham a reçu lors de l’alliance entre les morceaux la prophétie de l’exil.
A cette époque, Avraham s’appelait Avram. Le nom de la personne est le nom de son âme en haut ! Dans le nom se cache la raison d’être de l’âme car chaque lettre est porteuse d’un message et d’un mystère.
Le moment de naissance correspond à une Paracha bien précise et une recherche est possible dans les versets de la section. La section définit le jour, le nombre de versets aide à définir l’heure et le mot permet de retrouver la minute et la lettre permet de retrouver la seconde.
Le nom a donc une importance énorme. Bien avant sa naissance, il s’appelait Avraham mais la majorité de sa vie, il n’a pas porté son vrai nom.
A l’image de ce juif qui décide un jour de prendre un prénom juif alors qu’il a passé la majorité de sa vie avec un nom non juif.
Il y a l’exil à l’intérieur de soi, l’exil à l’intérieur de sa propre maison et l’exil total !
Il y a une progression.
Mais finalement, quel est l’exil le plus difficile ? Pourquoi la Torah ne retient que le chiffre 430 ? C’est pour nous apprendre que le pire exil est à l’intérieur de soi même (être étranger à l’intérieur de soi même) !!!!!!
Mais d’où vient cette forme d’exil ? D. dit à Adam ‘Ayékha’ (mêmes lettres que Ekha, lamentation de Jérémie) après la faute. L’analogie est évidente, l’exil commence avec la faute. L’exil est de ne pas savoir d’où on vient et ou on va !
Et l’humanité entière est en exil. Les nations ne le savent pas mais Israël a conscience de cela.
D. veut sortir le monde de l’exil et la véritable délivrance est de savoir qui on est !
Comment en sortir ? Comment un homme peut il savoir qu’il est en exil s’il n’en a même pas conscience ?
Rachi nous fait remarquer que le 15 Nissan est une date clef (sortie d’Egypte, naissance d’Itshak, annonce des anges de la naissance d’Itshak, annonce de la prophétie d’exil).
Comment le 15 Nissan qui annonce l’exil d´Egypte est le même que les 3 autres qui annoncent la délivrance ? Car la délivrance est à l’intérieur de l’exil !
Il n’y a pas de délivrance sans coup !