15 Mai 2012 -Connaissance de soi et du monde- Tania – Vivent les NULS !!

\’hashekim

Bonjour Rav. Hashem a voulu dévoiler Sa royauté, c’est pourquoi il a créé le monde avec tellement de voiles, d’obscurité. Il y a donc une séparation vécue entre Hashem et Son monde. Pourtant, Hashem Elokénou, Hashem E’had (Un). On voit que la première fois que le mot « ‘am », peuple est utilisé en Béréshit 11,6 où le peuple est un « ‘am e’had » et qu’il s’apprête à se révolter et prendre le pouvoir en construisant la tour de Bavel. Hashem ne les laisse pas faire et les sépare. Il n’y a pas de Roi sans ‘am. On voit aussi qu’ à Choftim 19,5 « Restaure ton cœur d’un morceau de pain, vous partirez après (a’had)» au sujet du mari qui a été séparé de sa femme. Il y a ici une analogie, et il semble que la notion de « ‘am » soit liée au Roi par le fait que le Roi est pleinement Roi quand Il apporte du pain à son peuple, quand il lui réconforte le cœur. La notion « E’had » découle peut-être de ce rapport. Cela, on peut le voir car il est dit à Moshlei 22,29 : « Vois cet homme prompt dans son travail, il pourra paraître devant les rois (melakhim) au lieu de se tenir auprès des gens obscurs (‘hashekhim) ». Il y a opposition entre les rois et les obscurités. Or c’est notre sujet, car il faut sortir de l’obscurité pour voir le Roi. La première fois que le mot «’hoshek » obscurité est utilisé dans la Tora c’est à Béréshit 1,2 où il est dit que « les ténèbres couvraient la face de l’abîme, et le souffle (roua’h) de D.ieu planait à la surface des eaux » ; on retrouve ici le roua’h qui entretient les braises. On trouve aussi un autre mot « ‘hoshekah» pour obscurité qu’on trouve pour la première fois à Béréshit 15,12 : « Le soleil était sur son déclin, une torpeur s’empara d’Avram : tandis qu’une angoisse, une grande obscurité pesait sur lui ». Rachi explique que cette angoisse, cette obscurité fait allusion aux angoisses et aux ténèbres de l’exil. Cela peut être mis en relation avec Yossef qui est devenu viss roi d’Egypte, et qui a donné du pain à ceux qui étaient dans la famine. En effet, la notion de « pain » est en relation avec le mot « mahir » prompt de Mishlei 22,29. On retrouve ce mot avec Avraham à Béréshit 18,5-6, où il est dit qu’Avraham voulait offrir du pain aux seigneurs (adonaï) et qu’il est entré en hâte dans sa tente et a dit à Sara de préparer des gateaux de froment. En ce qui concerne Yossef, on voit que le mot « maher » est utilisé quand il voit Binyamin, Béréshit 43,30 : « Yossef se hâta de sortir, ca sa tendresse pour son frère s’était émue » et juste après 43,31 « Servez le repas (la’hem) ». Puis plus tard quand les frères de Yossef se hâtèrent d’ouvrir leur sac (Béréshit 44,11), et qu’on trouva la coupe dans le sac de Binyamin. Finalement, Yossef dit (Béréshit 45,8) : « Non, ce n’est pas vous qui m’avez fait venir ici, c’est D.ieu ; et il m’a fait devenir le père ( !) de pharaon, le maître (adonai) de toute sa maison et l’arbitre de tout le pays ». Puis (Béréshit 45,9) : « Hâtez-vous (maher), retournez chez mon père et dites lui : « Ainsi parle ton fils Yossef : D.ieu m’a fait le maître de toute l’Egypte ». En effet, en Béréshit 41,32 on voit que le songe s’est produit deux fois, donc que la chose fut arrêtée devant D.ieu, c’était donc que D.ieu était sur le point de l’accomplir (maher) ; c’est-à-dire que cela venait de D.ieu. Avec toutes ces notions, on voit que celui qui est digne d’offrir du pain, digne de royauté, est celui qui possède la grâce (‘hen). Cela a été expliqué dans le Likouté Moharan 1,2 ; je ne rapporterai donc que brièvement les allusions par rapport à la grâce (‘hen). En ce qui concerne Avraham, il venait de se circoncire et il dit : « Si j’ai trouvé grâce (‘hen) à tes yeux » (Béréshit 18,3) ; en ce qui concerne Yossef, il s’est trouvé dans un « lieu obscur » en compagnie de la femme de Potifar qui cherchait à le séduire, et Yossef surmonta l’épreuve et sanctifia le nom d’Hashem, ainsi il a été digne de grâce ; et finalement il a béni Binyamin « Que le Seigneur t’accorde la grâce (ya’HNékha), mon fils » (Béréshit 43,29). De plus, on voit que le roi David dit : « Mon cœur agit un beau dessein ; je veux consacrer mon poème au Roi ! Ma langue est le burin d’un scribe expert (prompt = mah’ir).Tu es beau entre tous les fils de l’homme, la grâce (‘hen) est répandue sur tes lèvres » (Tehilim 45,2-3). En ayant rapporté tout cela, il me semble que le roua’h qui correspond à une capacité de donner la vie, correspond à la transmission de la grâce selon un rapport père-fils (Yakov-Yossef) grâce au respect de la brith (alliance). Ainsi, l’établissement de ce type de royauté ne peut se faire sans le rapport père-fils (Yakov-Yossef) (« Si quelqu’un maudit père et mère, que son flambeau soit comme un lumignon fumeux dans d’épaisses ténèbres ! » Michléi 20,20), et bien avant cela un rapport mari-femme (qui est la source du rapport père-enfant), un rapport de qedousha- du respect de la brith. Ainsi, on devrait se demander si les braises du sacrifice d’Its’hak n’est pas la graine qui permettra au blé futur de germer et d’amener la royauté d’Ysrael. Cependant, il faut remarquer que c’est Ra’hel (mère de Yossef) qui pleure les enfants à Beth Lehem, alors que la royauté vient par Léa (mère de Yehouda). Ainsi, la notion de feu et de soufflet du Tsadik, n’est-elle pas à associer à la royauté de Qédoucha, royauté de type Yossef ? Le roi David dit : « Mon cœur était brûlant en moi en méditant, je sentais comme un feu ardent » et « kol hével kol adam nitsav » (Tehilim 39,4-6). « Comme il levait les yeux et regardait, il vit trois personnages debout (nitsavim) près de lui » (Béréshit 18,2) – « Qu’on aille quérir un peu d’eau » (Béréshit 18,4). « Voici, je me tiens (nitsav) au bord de cette fontaine » (Béréshit 24,44). « Elle s’est hâtée (maher) et a ôté sa cruche de son épaule » (Béréshit 24,46). « Adonai nitsav ‘alav » (Béréshit 28,13). Nitsav (noun-tsadik-beth = 142) est à mettre en confrontation avec Bileam (beth-lamed-aïn-mem = 142) qui veut détruire le peuple (bela-am). Or il y a la bénédiction de Yossef : « Grâce au D.ieu de ton père, qui sera ton appui et du Chakaï (voir Rachi), qui te bénira des bénédictions supérieures du ciel, des bénédictions souterraines de l’abîme, des bénédictions des mamelles et des entrailles ! »( Béréshit 49,25), on peut lire « mé’al birkhot téhom » qui fait référence au tehom « abîme » de Béréshit 1,2. On voit qu’il y a « mé’al birkhot » (mem-aïn-lamed beth-resh-kaf-tav), on peut lire Bilam (beth-lamed-aïn-mem), et il reste les lettres kaf-tav-resh qui forme le mot keter « couronne » qui correspond à la couronne de grâce qui permet de transformer l’abîme en bénédiction, la couronne dont Yossef était digne de porter car c’est un fils fertile (voir Rachi Béréshit 49,22). Il faut aussi et surtout se souvenir de la brith : « Ce jour là, Adonaï conclut (karat) une alliance (brith) avec Abram » (Béréshit 15,18) ; c’est grâce à cette brith maintenue par le Tsadik de la génération que le peuple ne sera pas anéanti. Et finalement « Adonaï melekh olam » L’Eternel est Roi à tout jamais » (Tehilim 10,16) ; « o’lam » = « Am Lo ! » « Peuple à Lui ». Par conséquent, ne devrait-on pas dire que Hashem est Roi sur Son peuple, et qu’Il est Père de ceux qui gardent Son alliance ?