MP4 MP3 Toute paracha dévoile un point extrêmement important qui n’est expliqué que là. Et notre paracha est particulièrement importante, car c’est la seule qui parle de la faute des explorateurs. Or, selon notre tradition, cette faute a été, plus qu’aucune autre, la cause des exils d’Israël.
Comment comprendre que 10, sur les 12 explorateurs envoyés par Moshé, aient pu être aussi découragés, au point de décourager tout le peuple d’entrer sur sa Terre ? Il s’agissait, pourtant, de chefs de tribus choisis par Moshé lui-même ; ils étaient les dirigeants spirituels et moraux les plus grands du peuple, à ce moment ; de plus, cela faisait déjà 500 ans que la promesse de cette Terre se transmettait de génération en génération ; et la sortie d’Egypte avait pour but d’entrer en Eretz Israël, « Eretz zavat ‘halav oudvash », Terre où coule le lait et le miel. Et Hachem ne S’était adressé à Avraham que pour lui dire « va vers la Terre que Je te montrerai ». Ainsi, l’histoire d’Israël ne commence que lorsqu’il y a la Terre ; elle est le pourquoi, le comment, l’âme et le corps de toute l’histoire d’Israël : « leshana habaa leYerushalaïm ».
Parmi beaucoup d’explications de cette faute, l’une est rapportée dans le Zohar : « On ne peut être Juif en dehors d’Eretz Israël. » La transformation qui s’opère en nous, en arrivant ici, est telle que, même le plus grand des grands se regarde comme si, auparavant, il n’avait même pas été Juif ! C’est pourquoi Moshé préférait renoncer à être Moshé, afin d’entrer en Israël en tant que simple Juif.
Les explorateurs étaient les plus grands dirigeants du peuple mais, en entrant sur cette Terre, ils se sont rendu compte qu’il leur faudrait tout recommencer à zéro. Car tout ce que l’on a pu être avant, ne représente rien, par rapport à ce que l’on peut être ici ! Or, rien n’est plus dur que de se remettre en cause, surtout si l’on est quelqu’un d’immense ! C’est justement ce qui fait la grandeur d’Avraham qui, à 75 ans, a accepté de tout laisser pour tout recommencer, et être quelqu’un d’autre.
Les explorateurs ont compris ce que représentait être ici, et ils ne se sont pas sentis à la hauteur d’une telle exigence. Mais comment Yehoshua et Caleb ont-ils trouvé la force de ne pas fauter ?
Ce cours nous dévoile un aspect très mystérieux de la Torah. C’est la notion extrêmement profonde de « ibourim » : de même que, dans le cas d’une femme enceinte, il y a un corps dans un autre corps, il peut aussi y avoir une âme dans une autre âme, une grossesse d’âme (car tout ce qui est vrai dans le monde physique est forcément vrai, aussi, dans le monde spirituel. Si une notion n’existait pas en haut, elle ne pourrait pas exister en bas.)
Durant notre vie, une âme peut être superposée à la nôtre, pour nous renforcer et nous faire atteindre des niveaux que nous ne pourrions atteindre autrement. Tous les explorateurs ont bénéficié d’une telle aide spirituelle. Le Arri HaKadosh révèle que c’est l’âme de Yehuda qui est venue aider Caleb ; et Moshé a doté Yehoshua de l’âme de Levi, en le bénissant et en rajoutant un youd à son nom. Or, Yehuda représente la royauté, le pouvoir terrestre, et Levi représente la force de la Torah.
Yehoshua et Caleb portaient donc, en eux, les deux piliers qui doivent soutenir notre peuple en Erez Israël. Ils incarnent toute l’espérance d’Israël : la capacité de fonder une nation où s’unissent, dans une harmonie parfaite, la force de la nation et la force de la Torah. Leur réussite est le microcosme de la réussite future de l’humanité entière : un jour viendra où l’homme sera un couple sacré où les deux dimensions du corps et de l’âme pourront s’exprimer totalement, en harmonie. De même, tous les peuples pourront vivre ensemble, dans l’entente, la paix et le respect.
Aucune nation, et aucun système humain, n’a encore été capable de trouver le point d’harmonie parfait entre les deux dimensions. La réalisation de cet équilibre est tout le Projet Divin.
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