Paracha Balak-J´ai cree dieu !- 19 Juin 2013

MP4 MP3 RESUME DU COURS : L’un des derniers versets de la Torah, au moment de la mort de Moshé, dit qu’\ »il ne s’est jamais levé (et ne se lèvera jamais plus) un prophète de la dimension de Moshé, dans le peuple juif.\ » Nos Maîtres font remarquer qu’il est précisé \ »dans le peuple juif\ » pour nous montrer que, chez les autres peuples, oui, il s’est levé \ »un prophète\ » aussi grand que Moshé. Nos Maîtres disent que Bil’am était né pour être le prophète des nations. Dans son commentaire, Rashi explique qu’Hachem permit que se lève un tel géant, chez les nations, pour qu’elles ne puissent se plaindre de ce qu’Israël avait été choisi. Elles avaient reçu quelqu’un d’aussi grand en prophétie que Moshé. Mais, comme le disent nos Maîtres, \ »tout est décidé par le ciel, sauf la crainte du ciel.\ » Moshé et Bil’am avaient tous deux, au départ, une mission hors normes, et reçurent les forces du ciel pour l’accomplir. Moshé sut utiliser son potentiel et accomplit sa mission, tandis que Bil’am se servit du sien pour se perdre.

On voit, dans les versets, que Bil’am était un géant spirituel incontestable. Des messagers vinrent lui dire, de la part de Balak \ »un peuple est sorti d’Egypte, il faut le maudire.\ » Mais Bil’am leur répondit, avec beaucoup d’humilité vis-à-vis d’Hachem : \ »dormez ici cette nuit. Je vous répondrai demain, selon ce qu’Awayé me dira.\ » On voit donc qu’il connaissait Awayé ! Pourtant, Moshé est le premier qui ait eu le dévoilement d’Awayé. Même les pères ne Le connaissaient pas, comme Hachem le dit à Moshé \ »Mon Nom Awayé, Je ne le leur ai pas fait connaître\ » ! Ils percevaient Hachem sous d’autres dévoilements, des fonctions, et non Son essence. La Torah nous révèle ici qu’un homme, en Midian, avait un parcours spirituel identique à Moshé, et avait atteint Awayé !

D. Se dévoile à lui pendant la nuit et lui parle. \ »Qui sont ces hommes ?- Balak, le roi, m’a dit : un peuple est sorti d’Egypte et envahit la terre. Viens, maudis-le et aide-moi à le chasser.\ » Comment Bil’am, s’Il connaît Awayé, peut-il imaginer, qu’Il lui donnera le droit et la force de maudire le peuple que Lui-même a fait sortir d’Egypte et à qui Il a donné la Torah ? La Torah nous révèle ici qu’un homme peut être connecté à la source de la vérité, mais la déformer tellement qu’il peut lui faire dire exactement le contraire de ce qu’elle dit vraiment. On voit qu’il peut aller à la même source que nous, et vouloir s’en servir contre nous !

Hachem répondit : \ »Ne va pas avec eux. Ne maudis pas ce peuple, car il est béni.\ » Bil’am dit donc aux princes de Balak \ »Hachem ne m’autorise pas à aller avec vous. Même si Balak me proposait un palais d’or et d’argent, je n’irais pas avec vous.\ » Mais Balak lui envoya des messagers plus grands. Bil’am aurait dû tenir sa première position. Pourtant, il répondit qu’il redemanderait à Hachem. Hachem lui répondit \ »va avec eux, mais tu ne diras que ce que je t’autoriserai à dire.\ » En chemin, Hachem lui envoya un ange pour l’empêcher d’avancer. Bil’am dit à l’ange \ »si tu ne veux pas que j’y aille, je n’irai pas.\ » Hachem lui répondit à nouveau \ »vas avec eux, mais tu diras seulement ce que je t’autoriserai à dire.\ »

On voit qu’un homme, bien qu’il soit connecté au vrai D., à force de s’entêter, peut lui faire dire le contraire de ce qu’Il voulait. Et c’est un enseignement pour nous : par sa réponse aux deuxièmes messagers, Bil’am a montré que, dans son fond, il voulait y aller. Alors, se met en route un mécanisme terrifiant : si nous nous entêtons, D. risque de nous répondre selon ce que nous voulons ! Ce qui signifie que nous n’entendons pas D, mais seulement ce que nous voulons voir et entendre de Lui ! C’est la racine de toutes les intolérances, mensonges et fanatismes. Quand on ne veut pas entendre le message d’Hachem, et que l’on se crée dieu, on devient les plus dangereux des hommes. Une religion peut être vraie au départ, puis finir par faire dire à D. ce qu’elle voulait. Quand D. sait qu’on ne veut pas L’entendre, Il nous dit ce que nous voulons, mais c’est un piège : Il nous emmène, finalement, là où nous voulions aller. Ce texte est redoutable, quant à la relation avec D. Car, comment puis-je être sûr que j’ai vraiment compris ce que D. voulait de moi et que je suis dans Son chemin ?

On voit clairement une différence essentielle, entre Moshé et Bil’am : Moshé ne voulait pas aller, mais Hachem l’a forcé à faire ce qu’il devait faire ; à l’inverse, Hachem ne voulait pas que Bil’am aille, et celui-ci finit par forcer Hachem à le faire aller là où il voulait. C’est une leçon qui doit nous faire toujours nous méfier de nos certitudes. Mais, en fin de compte, Hachem nous utilise pour Son Projet, qui nous dépasse, comme Bil’am dont Il Se servit pour bénir Israël, au lieu de le maudire.

Mais comment savoir si D est avec moi dans mes choix, ou si c’est moi qui L’ai contraint à aller là où je voulais ? La différence est fondamentale : Hachem S’est dévoilé à Moshé pour qu’il soit un libérateur, afin de sauver un peuple opprimé qui souffrait. Tandis que Bil’am voulait se servir de sa connexion à D. pour faire du mal à d’autres qui ne lui avaient même rien fait.

Hachem ne peut jamais nous envoyer pour faire du mal. Les 10 plaies avaient seulement pour but de libérer Israël de l’esclavage et de Pharaon qui refusait de le laisser partir. Quant aux guerres de conquête, elles n’étaient pas destinées à voler une terre à d’autres peuples, mais à reprendre la Terre que D. nous avait donnée et qui avait été envahie par d’autres. Dans toute notre histoire, nous ne nous sommes jamais levés pour faire du mal à d’autres, mais nous nous sommes seulement défendus, ou avons repris ce qui nous appartenait et qui nous avait été volé.

On voit même que, pour les deux premières plaies, concernant le Nil et la terre d’Egypte, ce n’est pas Moshé qui agit, mais Aharon car, explique Rashi, Moshé avait été sauvé dans le Nil et, bien qu’il fût le lieu de mort de milliers d’enfants juifs, et de plus une idole, Moshé ne pouvait frapper celui où il avait été sauvé. De même, la Torah nous dit : \ »tu ne mépriseras pas l’Egyptien, car tu as été accueilli sur sa terre.\ » Malgré tout le mal que nous fit l’Egypte, nous devons nous souvenir que Yossef, puis les tribus, et aussi Avraham auparavant, y avaient été accueillis.

Même si nous sommes dans la vérité, et lié au vrai D, si c’est pour faire du mal ou pour rejeter les autres, ce ne peut être le chemin d’Hachem. Certes, Hachem règlera un jour Ses comptes et Il punira ceux qui auront fait le mal, mais c’est Lui-même qui le fera, sans nous utiliser, car notre mission est seulement pour un bien.