MP4 MP3 RESUME DU COURS : Rappelons que, dans ces cours, nous essayons de comprendre, sur le plan de l\’humain, les notions de la responsabilité morale et réelle, face à un acte, ici un crime. Lorsque nous disons que quelqu\’un est \ »patour\ », nous nous situons par rapport à la punition totale qui aurait été, en théorie, la peine de mort, et qui ne lui est pas applicable. Mais cela ne concerne pas les détails de la punition qui, ensuite, interviendra.
\ »Une personne a voulu se débarrasser d\’une autre, et l\’a enfermée dans un tonneau, ou l\’a mise dans un endroit dont elle a ouvert complètement le toit, et le froid est entré.\ » Rashi dit : \ »dans les deux cas, le coupable est patour (il ne peut être condamné à mort), car la chose qui a tué est venue après que son action ne se soit arrêtée.\ » Dans le 1er cas, par exemple, \ »il est mort de sa propre respiration\ », c’est-à-dire du dégagement de gaz carbonique de sa respiration, qui s\’est accumulé après le départ du coupable.
Il y a un principe fondamental, en matière de responsabilité qui peut amener une condamnation à mort : il faut que, au moment où le coupable agit, se trouvent présents la force, l\’objet et l\’intention qui vont tuer. Si, au contraire, au moment où il cesse son action, il n\’y a encore aucun facteur de mort qui s\’exerce sur la victime, le coupable n\’a plus de connexion avec ce qui se produit, au moment où cela se produit. Il ne peut être condamné par un tribunal humain. Mais le Talmud explique, bien sûr, que l\’homme n\’a pas le pouvoir d\’exercer la justice dans ces cas, mais D. connaît toutes choses… La Torah considère qu\’aucun homme n\’a le droit de châtier un autre sur sa simple intention de tuer, même si elle est certaine, et même si son action a abouti à la mort de sa victime. Hachem n\’a pas donné ce pouvoir à l\’homme, car on ne sait jamais où cela s\’arrêterait, et l\’on pourrait en arriver à tuer les autres, seulement parce qu\’ils ont des idées différentes des nôtres !
\ »Il y a une discussion entre \’Hava et Rabbi Zéra : l\’un dit \’hayav, et l\’autre patour.\ »
D\’après la Guemara, \ »il semble logique que \’Hava pense qu\’il est patour, car il a donné un enseignement semblable, dans le cas où une personne en attache une autre qui meurt de faim, et il dit qu\’elle est patour\ ». Mais le Talmud dit que c\’est rabbi Zéra, car il a déclaré passible de mort quelqu\’un ayant allumé des combustibles dégageant un gaz toxique, pour tuer un autre. Au contraire, si l\’on n\’allume pas le combustible, on ne peut condamner à mort. Il semble que les deux Maîtres disent la même chose, mais \ »rabbi Zéra dit que l\’agresseur n\’est pas condamnable, car aucun dégât n\’a commencé quand il a terminé son action, tandis qu\’ici, même sans le combustible, le dégât commence dès qu\’il a terminé son action.\ »
Il y a donc trois situations : tous les Maîtres sont d\’accord qu\’est patour celui qui, lorsqu\’il arrête son action, rien n\’a commencé (il attache quelqu\’un qui meurt de faim). Tous sont aussi d\’accord qu\’on est \’hayav, condamnable à mort, si le facteur qui tue est présent lorsque l\’on cesse d\’agir (on allume le combustible et on s\’en va). Mais il y a partage d\’opinions, lorsque l\’assassin est là, mais il ne peut encore tuer (la respiration est là, mais elle n\’a pas encore dégagé assez de gaz carbonique pour tuer. Il faut une accumulation qui intervient seulement après le départ du coupable). Pour rabbi Zéra, même si la force nécessaire pour tuer va venir peu à peu avec le temps, le coupable est \’hayav ; pour \’Hava, il faut que la force soit déjà là dans sa totalité.
La Hala\’ha, la loi, est qu\’on peut être condamné à mort seulement si tout l\’assassin est déjà là quand on s\’en va, même s\’il mettra du temps pour agir. Le coupable est donc patour, dans le cas du tonneau, et donc à plus forte raison si la personne meurt de faim. Certes, l\’intention est certaine, et la personne meurt, mais cela ne suffit pas pour condamner.
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