La Religion et la Politique– Shmouel 4 – 30 Janvier 2011

MP4 MP3 Grâce à D., nous concluons en ce jour la longue mais nécessaire introduction sur le livre de Shmouel.
Les 3 titres d’institutions qui inspirent notre nation sont la Kéhouna(prêtrise, de père en fils), la Malkhout(royauté, de père en fils) et la Torah(Elle ne s’acquiert que par l’effort et elle n’est pas un héritage).
La qualité de l’approche de l’installation du pouvoir est qu’elle empêche la personne qui accède à ce poste de penser qu’il est le meilleur et que cette fonction lui est du.
Nos maîtres disent que ce qui est ‘très bien’ avec la création de l’homme, c’est qu’il puisse fauter. Il y a une volonté qui se dévoile et se construit, c’est de permettre au monde d’être indépendant, de s’assumer voire de fauter et de trébucher pour atteindre un jour la perfection.
D. sait très bien que s’installer dans le pouvoir est une véritable foutaise. Mais il y a aussi un autre danger, quand l’élite accède au pouvoir, le risque de folie meurtrière est alors encore pire.
Quand la notion d’élite s’infiltre au sein du pouvoir, la dérive est très grave. Et entre ces 2 dangers, mieux vaut un nul qu’un dictateur meurtrier et fou !
Heureusement, il y l’institution de la Torah. La Torah demande des efforts énormes sur soi et l’intelligence n’est qu’un des moyens pour l´atteindre.
Le Sanhédrin était installé dans la cour du temple et n’avait pas de pouvoir sur la nation, cette institution est un garde fou. Son rôle était de servir au roi de modèle et d’inspiration.
Elle obligeait les 2 autres institutions à se remettre en cause.
Korah reproche à Moshé que l’élite dirige.
Et pourtant de Korah sortira le seul qui est comparé à Moshé et à Aaron, à savoir Shmouel.
Moshé voit sans la moindre aspérité, sans le moindre voile et le seul prophète de qui il est dit la même chose est Shmouel (toute proportion gardée).
D’un coté, D. semble donner raison à Moshé mais de l’autre, il donne à Korah un descendant tel que Shmouel.
Korah a-t-il raison ou non ? En fait, il est d’accord avec lui sur le fond mais pas dans la forme.
Le danger d’une institution de fonctionnaires est quand elle a TOUS les pouvoirs.
Korah a raison de dire que le fonctionnariat est un véritable danger.
La source la plus lointaine de la séparation entre l’église et l’état est…..la Torah elle-même.
Les cohanim incarnent le pouvoir religieux qui a une influence énorme sur la nation (âme) mais le roi a une influence énorme sur le corps de la nation (corps).
D. coupe l’idéologie de la manière qu’il l´a fait fonctionner.
D. refuse avec véhémence que les Cohanim prennent le pouvoir terrestre (Cf l’histoire des Maccabim à Hannouca, ils libèreront la nation mais toute cette famille disparaîtra à cause de leur installation au pouvoir).
Le roi Ouzia était un très grand juste mais sa royauté lui est montée à la tête et il a voulu devenir cohen Gadol. Il perdra tout !
Ces 2 exemples historiques nous montrent que même si c’est l’élite qui veut l’autre part du gâteau, D. refuse.
La Torah sert de jonction et de lien entre la synagogue et l’état.
Nous ne parlons pas de séparation entre le juif et la Torah mais l’exercice du pouvoir ne doit pas être entre les mains de ceux qui représentent le spirituel. Il ne s’agit pas de séparation entre l’homme et D. mais l’exercice du pouvoir ne doit pas être entre les mêmes mains.
Le rabbi a toujours interdit que le mouvement habad n’entre en politique. Le mouvement est impliqué mais pas en se servant de l’institution terrestre. On ne peut pas construire le céleste avec une institution terrestre au risque de se corrompre.
Le religieux ne doit pas entrer en politique pour défendre les intérêts de la religion mais celui de la nation.
La religion fait partie des problèmes de la nation mais n’est pas le seule !
Les maîtres d’Israël ont vu dans Korah quelqu’un de grand, de très grand. ‘Tsakik Katamar Iyfrah’ (le juste va s’ouvrir comme un Palmier) fait allusion à Korah (dernières lettres).
Korah avait raison mais comme dira Rachi, son œil l’a trompé (mais son descendant s’appellera celui qui voit).
Si toutes les institutions dirigeantes sont entre les mains des meilleurs, si ce principe s’installe, qui va décider ensuite des critères de sélection de ces hommes ? Qui nous dit qu’un jour, on ne choisira pas comme critères de sélection…blond aux yeux bleus (sic) ?
La Knesset a un pouvoir mais pas tous les pouvoirs.
Dans l’approche de la Torah que nous avons, nous sommes en face d’une chose complètement nouvelle. Parmi les perfections que la Torah nous offre, nous sommes confrontés à un système de moindre mal qui conduira à la fin des temps à des institutions parfaites. Mais il faut l’histoire avec ses abus et manipulations pour atteindre le projet !
On peut s’imposer roi ou cohen mais Jamais maître d’Israël ! Dans le monde de la Torah, jamais un charlatan ne pourrait prendre la direction durable de la Torah malgré les tentatives.
Ces 3 institutions sont représentés par les 3 piliers évoqués par les Pirké Avot (la Torah, Yaacov, Tiféret), la Avoda(Kéhouna, Itshak, Guévoura)) et la Guémilout Hassadim (bien être, la Malkhout, Avraham, Hessed).